
T E R R A M O R P H O S E S
Terramorphoses est un dispositif participatif soutenant un projet artistique au long cours, développé par la plasticienne Claire Richez

TERRAMORPHOSES I
Installation / Visites, projection / Conférence/ Ateliers...
Création participative autour de figurines d'argile et des œuvres bogolan de Kandioura Coulibaly
Octobre 2008; des milliers de figurine d’argile crues ont investi le forum et les abords du Théâtre Le Quai. Elles nous racontaient l'histoire de l’évolution de la vie depuis les origines, elles étaient exposée avec les œuvres bogolan de l'artiste malien feu Kandioura Coulibaly.
Coproduit avec le théâtre Le Quai, ce projet a mobilisé en Anjou, quelque deux mille personnes, plus d'une cinquantaine de structures culturelles, sanitaires et éducatives, Un projet pédagogique ayant été écrit avec les conseillers pédagogiques et diffusé par le rectorat a permis la participation d'un nombre important d'élèves des écoles du département.
Ces figurines ont été disposées comme émergeant du fleuve tout proche, via une grande procession figurant l'évolution de la vie.
Elles investirent massivement la cale du port, remontèrent vers la pelouse, traversant la rue et s'installèrent et sur le parvis et dans le forum du Théâtre Le Quai.
Soumises aux mêmes aléas que des personnes vivants à la rue, elles étaient vouées à se déliter face aux conditions météorologiques, aux pas des visiteurs ou aux roues des véhicules.
Dans le forum, les figurines se sont mêlées aux œuvres bogolan de feu le grand artiste Kandioura Coulibaly, spécialiste du Bogolan, une technique d’art textile ancestrale, venu spécialement du Mali pour l'occasion.
Les enfants furent invités à l’issue de l’exposition à venir choisir une des figurine afin de l'emporter et la protéger au-delà de l'exposition.
La genèse 2008










"Lors de la première exposition des œuvres de Kandioura Coulibaly que j'avais organisé en 2000 au Fresnes sur Loire, j’avais été impressionné par la grande qualité de son travail , son humanisme et surtout son grand désir de transmettre la technique du bogolan à tous : les enfants, les jeunes, les habitants des quartiers périphériques , j’ai donc profité de l’opportunité offerte par le Théâtre Le Quai, de concevoir une création qui permettrait d’’inviter à nouveau Kandioura, afin cette fois, de mêler nos deux univers artistiques en donnant au public une place centrale, ceci, via une création participative développée par moi à Angers. Nous avons programmé un évènement qui permettrait de mettre en lumière son travail au sein du groupe Bogolan Kasobané, celle liée à ses activité dans le monde du cinéma, avec la projection du film Guimba, une conférence, des ateliers, des médiations et des rencontres...
Quelques jours seulement avant le vernissage, lorsque Kandioura arriva dans le Forum du Quai, au milieu des centaines de cartons et de cagettes éparpillés emplies de petites figurine d’argiles de formes animales ou humaines, son émotion était palpable, il m’apprit alors qu’enfant, le modelage avait été à l’origine de sa vocation d’artiste. N’ayant pas de jouet, il en fabriquait avec l’argile puisée dans le marigot tout proche de son village. Et pour moi à cet instant, c’est comme s’il les voyait là sous ses yeux, les figurines de son enfance, les siennes et celles qu’il créa ensuite pour ses camarades. C’est aussi cette même terre du marigot, qui quelques années plus tard lui permettrait de devenir selon moi, l’un des plus grands artistes de sa génération et aussi l’un des plus engagés grâce au Bogolan.
Nous étions au centre du forum, il arrivait de Bamako et moi je venais de récupérer une grande partie des deux tonnes d’argile qui avaient été modelées sur une période de neuf mois par quelques deux mille personnes de tous âges, dans les ateliers en milieu scolaires, les lieux socioculturels ou de soins mis en place grâce au concours du Quai et du Rectorat du Maine et Loire.
Pour imaginer la disposition des créations nous avons peu parlé, les mots n’étant pas nécessaires car nous étions sur la même longueur d’onde, les figurines représentant des tortues furent disposées au centre, et, partant d’elles, toute l’installation fut imaginée en partant de ce centre pour se déployer vers l’extérieur. Pour Kandioura sur la tortue repose l’équilibre du monde. De ce centre s’est déroulé le fil invisible à partir duquel partait toute l’installation. Même si le sens de lecture de l'ensemble était supposé venir des bords de la Maine pour signifier les origines de la vie.
Kandioura avait apporté dix bogolan de sa série en toile et cordes qu'il avait exposé au Musée de Balle. Cette série fut disposée en cercle au-dessus de la circonférence des figurines centrales. Ces dix bogolan ont été choisis par lui car ils contenaient des messages de vœux écrits et pliés sous de petits bourrelets de tissus cousus sur la toile.
De très beaux bogolan contemporains, ou traditionnels ainsi que de magnifiques textiles gaufrés, fruits des recherches effectuées par Kandioura et le groupe Bogolan Kasobané furent aussi présentés dans cette installation. Notre installation commune et participative représentait un vœu pour la planète Terre et ses habitants.
Kandioura a contribué à ce que cette exposition au Quai puisse être une fête. Comme à son habitude, il n'a pas compté l’attention qu’il prodiguait à chacun, sa générosité de cœur, sa grande culture, son humilité, son respect, et sa bonne humeur restent comme de petites perles inspirantes".
Claire Richez 2019
enregistrement transcrit en 2008
par Mohmoudou Houssouba, écrivain.
Animal planète Tortue
Première peinture de la série
Animaux Planètes
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* Le bogolan: technique textile Africaine.
Le Bogolan est à l’origine un artisanat traditionnel africain textile, procédant par l'action d'oxydation d’argile contenant de l'oxyde de fer sur un tissus ayant été au préalable plongé dans une décoction de plantes riche en tanin et séché au soleil. Depuis la fin des années 70, Kandioura Coulibaly et les autres membres du groupe Bogolan Kasobané ont permis à cette technique une visibilité sur la scène artistique internationale via le cinéma, la mode et les galeries et musées.
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Nous tenons à utiliser dans nos ateliers une terre locale, elle vient du Fuilet dans le Maine et Loire.
Note d'intention projet Terramorphoses Théâtre Le Quai
Actuellement, les artistes sont de plus en plus sollicités pour sensibiliser leurs contemporains aux questions liées à l’environnement, cette cause juste, occupe la scène de l’art depuis une quarantaine d’années avec le mouvement Fluxus, l’Arte Povera, le Land Art…
Mais cet aspect ne semble pas être entré en résonance avec la société, malgré les prises de position de ces artistes et groupes à l’avant-garde de leur époque. Leur travail radical sur la création, n’a pas atteint cet objectif.
Ces dernières décennies ont en effet, paradoxalement, vu « l’homme du commun » plonger dans l’univers passif d’une société purement matérialiste dénoncée par ces artistes, et concourir massivement à la mise en danger de notre espèce et de notre planète.
Si, aujourd’hui, l’art et les artistes peuvent effectivement contribuer à sensibiliser les publics à la création, engageant de nouveaux modes d’être, de faire et de consommer, comment les y encourager au réel ?
C’est en partant de ces préoccupations que j'oriente depuis plus de vingt ans mes actions, avec comme toile de fond les contes et les mythes des origines.
Créations collectives, ces contes et ces mythes transmis par nos ancêtre véhiculent un lien premier avec la nature longtemps préservé, mais qui s’est estompé avec l’industrialisation des sociétés.
L’action mise en jeux concerne donc ce lien oublié. Il ne s’agit pas de la nostalgie d’un hypothétique âge d’or ou autre Eden, mais bien plutôt d’un désir optimiste de retrouvailles entre nous, habitants de la planète et notre terre nourricière, véhiculé par la pratique créative et la capacité de l’art à injecter du sens.
Claire Richez - Angers septembre 2007
L'écriture de ce projet Terramorphoses: "Genèse" a été réalisée lors d'un séjour de deux mois dans le magnifique village de Noyers sur Serein .
La collection d'ex-voto de cire de Noyers ainsi que la collection d'objet populaires anciens du Musée des Arts Populaires de Laduz, ont influencés ce projet.
Un projet pédagogique diffusé par le rectorat à permis de faire participer un nombre important d' élèves aux sein des écoles du département.
Un grand merci à Eric Bardiau, Christophe Grau, les familles Chapelet, Foucal et Moreau pour leurs magnifiques photos!